Des retrouvailles <PV Soeurette >

- Une Pièce de Régence -

La pièce était fortement éclairée, peut-être trop, ça en donnait mal à la tête. Cela était accentué par les murs recouverts de moitié d’une matière reluisante, et de l’autre d’un papier blanc reflétait la lumière tout autant que la source même. Cette lumière était dispersée grâce à un grand lustre de cristal, chaque pendentif de ce lustre posait un point de lumière dans un coin de la pièce. Le parquet, quant à lui, respiré le luxe. C’était un lieu fort semblable à ce que l’on peut trouver chez les humains. Du moins pour les meubles d’un bois luisant, tous assortis dans un style régence. Mais le plus spectaculaire dans cette pièce, ce n’était ni les bouquets de fleurs aux couleurs interloquantes, ni l’or dont étaient incrustés les poignets des portes, des meubles, et les liserés de la cheminée, mais bel et bien ce grand et illustre canapé, qui trônait au milieu de la pièce. Un véritable bijou, d’or, de velours blanc, coutures argentée, et d’une beauté inégalable. A lui tout seul il appelait à la langueur et à la luxure, à la honte et au péché, au détriment de tout, il était là, plus splendide que jamais.

C’est alors qu’entra en trombe quelque chose d’encore plus surprenant que ce canapé : la reine des succubes, suivie de deux de ses suivantes. Lilith était entièrement nue, malgré le voile d’un rouge indécent et transparent, qui coulait le long de ses bras. Sa chevelure noire tombait dans son dos, flottante dans les airs et orné d’un diadème d’or, suivant avec le rouge. Cette tâche sombre jurait avec la blancheur et la luminosité entière de la pièce. Mais ça ne la rendait qu’encore plus belle. Ses suivantes s’arrêtèrent net devant le canapé, mais Lilith s’y laissa tombé avec toute la langueur qu’inspiraient ses deux êtres indissociables. Le canapé et elle étaient la paire de l’outrecuidance, les deux êtres de la sensualité, de l’indécence, du péché.

« Tiens mon bracelet en forme de serpent ! C’était donc là que je l’avais posé. »

Elle mit le bijou d’or à son poignet et sourit. Dans le confort où elle se trouvait, elle se refusait de bouger et d’accorder de l’attention au reste du monde. Plus ce qui l’entourait disparaissait, plus son sourire s’élargissait. Mais la porte se rouvrit, et Lilith perdit son sourire, et retrouva son air neutre et impénétrable.

« Qui va ?
_ C’est moi votre sûprémissance, nous avons capturé un être qui se dit ange, mais qui reste entre l’humain et le démon. Nous n’arrivons pas à l’identifier, donc nous avons trouvé intéressant d’en avertir un prince des enfers. A moins que vous ne soyez trop occupé, et nous l’exécutons sur le champ.
_ Vous avez attisé ma curiosité Melchior, ramenez cet être, et toi ramènes moi une robe ma belle. »

Le démon prénommé Melchior avait eu beaucoup de mal à sortir son discours devant la Lilith nue et sur son canapé. Elle trônait, elle déboussolait. Il n’avait pu s’empêcher de balbutier et de rougir. La démone laissa tomber son voile et regarda sa suivante poser la robe au sol. La princesse mit ses deux pieds dedans, et elle laissa ses suivantes lui enfiler le reste, la montant jusqu’à sa poitrine, et la serrant. C’était longue robe rouge sang, un bustier, tombant de manière moulante sur les belles formes de Lilith, et en un dos nu serré par des cordons. Ensuite, elle se réinstalla sur l’illustre sofa.

« J’ai toujours aimé cette pièce, enfin … elle soupira avec langueur, j’espère que Melchior va se hater de me le ramener cet être, j’aimerais assister à une exécution avant le coucher du soleil, et c’est pour bientôt, mais on ne le tuera pas dans cette pièce, dans l’autre, ce sera mieux. »